Arc de Triomphe de Septime Sévère à Béja
« La porte dite Bab-es-Souk, par exemple, se trouve sur les restes d'une porte romaine à double arcade dont le seuil est encore en contrebas de quatre mètres avec le sol actuel.»
«Enfin, l'ancienne enceinte de Béja est percée de trois ouvertures qui portent les noms de:
Bab Bouttaa
Bab El-Aïn
Bab Souk
Bab El-Aïn
Ce sont des portes arabes construites aussi avec d'anciens matériaux et dont la dernière, attenante à l'ancienne basilique où Victor Guérin a relevé ses deux inscriptions numéros 215 et 216, attira seule notre attention.
Nous avions remarqué depuis quelque temps déjà, de chaque côté de cette porte, les amorces d'une voûte construite en pierres de taille parfaitement agencées et mesurant une épaisseur de 1m 50. Nous avions même aperçu comme des corniches à la surface du sol, ce qui nous avait incité de plus en plus à dire que la porte arabe se trouvait bâtie sur une ancienne porte romaine.
Nos prévisions ne tardèrent pas à se confirmer, car, dans un petit magasin en ruine situé à 3 mètres environ de distance, nous découvrions peu de temps après une semblable voûte sortant de terre de 0m 60 que nous nous empressâmes de faire déblayer et mettre complètement à découvert. Nous fûmes alors en présence d'une véritable porte construite en pierres de grand appareil, mesurant de la clef de voûte au seuil une hauteur de 4m 50 sur une largeur de 2m 60. Une corniche, malheureusement cassée en plusieurs points, en couronnait les pieds droits.
Une autre, d'assez grande dimension, en occupait, sans doute, toute la partie supérieure. Nul doute qu'elle formait, avec celle qui est encore enfouie sous le sol et supporte la porte arabe actuelle, une de ces portes à deux entrées comme les Romains aimaient tant à en construire.
Cette porte, dont le seuil formé d'une seule pierre repose à une altitude de 208 mètres, alors que le niveau du sol actuel est à 212 mètres, était murée par de grosses pierres, débris de colonnes, de chapiteaux et autres matériaux identiques à ceux que l'on remarque dans les murs de l'enceinte.
Trois lampes en terre cuite ont été trouvées dans nos fouilles, à 3 mètres environ de profondeur, mais elles semblent ne pas être d'origine romaine. Plusieurs médailles en cuivre ont été également trouvées dans les déblais:
1. l'une, de 0m 02 de diamètre porte, sur la face, une tête de femme laurée, et, sur le revers, une tête de cheval avec un disque. Elle est indubitablement d'origine carthaginoise; 2. l'autre, de 0m 012 seulement porte, d'un côté, la date de 106 de l'hégire répondant à l'année 728 de notre ère. Sur la face opposée, on lit bordj Koriche.
Placée sur le seuil même de la porte, sous une grosse pierre, elle semblerait indiquer que cette porte fut murée vers le VIIIe siècle de l'ère chrétienne. Un puits de sondage, pratiqué dans l'axe de cette porte et à quelque distance, nous a permis de constater à la même profondeur de l'ancienne voie romaine.
Il est donc hors de doute que par suite de l'exhaussement du sol dû soit au glissement des terres ou à l'amoncellement des décombres, l'ancienne Vaga se trouve aujourd'hui presque toute entière sous terre.
Des traces d'inscriptions se voient au-dessus de la porte, sur la clef de voûte, mais il nous a été impossible de les déchiffrer ou de les estamper. Avec une lunette, nous sommes cependant parvenus à lire ces quelques caractères:
5
VNIIIOII
Enfin, une tranchée ouverte à 10 mètres plus loin et sur la droite, nous a aussi permis de constater l'existence du rempart au même niveau que le seuil de la porte, c'est à dire à 4 mètres de profondeur.»
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